Besoin de cinq minutes d'amitié... [Libre]

(HJ - Ce sujet n'est pas ouvert qu'à Elisa, j'ai juste mentionné un rendez-vous imprivisé pour le bien de la narration ^^' Ce qui ne veut pas dire que je ne veuille pas d'Eli le cas échéant, hein! Enfin vous voyez... -_-')

Alana fit jouer ses épaules. Sa nuque était douloureusement crispée et elle retint un soupir de lassitude. Une longue journée s’achevait et une nouvelle fois elle était restée bien après l’heure au bureau. Grignotant un demi-sandwich en guise de repas, elle avait passé la journée à préparer un dossier pour son rendez-vous du lendemain. Il lui arrivait de maudire les secrétaires qui ne savait pas faxer/poster ou téléphoner en temps et en heure. Mais elle songeait bien vite que se lamenter ne ferait pas avancer le travail et se remettait à la tâche. Heureusement qu’elle aimait ce qu’elle faisait !

Dès demain, il faudrait qu’elle ait effacé toute trace de fatigue et reprit figure humaine. Elle avait intérêt à être impeccable, c’était sur les petits détails que pouvaient basculer un accord. Al savait ce que cela signifiait. Demain : réveil à cinq heures et demie ! Non qu’il lui faille tant de temps que ça pour se préparer mais elle préférait être en avance qu’en retard ! Et puis, il y avait toujours à faire, elle ne risquait pas de s’ennuyer en attendant.

Dans cette optique, Alana savait qu’elle aurait du rentrer, manger un morceau et lire vingt minutes au lit avant de faire un gros dodo. Mais elle avait besoin de sa dose de détente et cela passait par Elisa. Elle aurait pu rentrer directement chez elle mais ça ne la tentait pas tant que ça. Son père semblait avoir la tête ailleurs depuis quelques temps et elle ne savait plus trop comment le prendre. Elisa en revanche devrait réussir à lui changer les idées. Après avoir fermé la porte de son bureau, elle alla prendre un café à la machine et l’apporta au gardien qui la remercia avec effusions. Elle quitta les lieux en riant. Le ciel était couvert en ce début de soirée et Al pressa le pas.

Le claquement de ses talons raisonnait dans les rues d’Achilty s’ajoutant aux bruits ambiants. Quelques couples de touristes, une bande d’adolescents et plusieurs autres connaissances qui se rendaient elle ne savait où. On la saluait. Elle saluait en retour. Pourtant, elle ne s’attardait pas plus que nécessaire. En temps normal, elle se serait arrêtée pour demander des nouvelles des uns et des autres mais là, elle n’aspirait qu’à un thé chaud, un coin où s’asseoir, un brin de causette avec sa meilleure amie et –si possible- douze secondes en laissant ses chaussures glisser au sol. Sur le chemin, elle appela Elisa pour la prévenir qu’elle arrivait. Rapidement, elles convinrent de se rejoindre devant chez cette dernière. Al l’attendrait patiemment. Malgré la couverture de nuages, il ne faisait pas froid. Avec son jean, ses escarpins, son débardeur anthracite et son boléro ample à manches trois-quarts resserrées sous le coude, elle ne mourait pas de froid ni ne soufrait de la chaleur. Savourant le vent qui venait du Loch, elle arriva en vue de la demeure de son amie. Miracle du hasard ou résultat du charme de son amie sur les employés de la municipalité, toujours était-il qu’un blanc se trouvait très judicieusement à trois mètres à peine de l’entrée de l’immeuble de la jeune anglaise. Miss Cameron farfouillait dans son sac pour trouver le livre qu’elle lisait aujourd’hui tout en se dirigeant vers le mobilier urbain. Pas vraiment besoin de regarder où l’on va quand on connaît les parages mieux que le fond de sa poche.

Une nouvelle journée à Achilty pour la petite anglaise qu'était Elisa. Mais qu'importe le temps qui passait, elle se sentait toujours aussi bien dans sa vie, cette nouvelle vie qu'elle s'était bâtit elle-même, cet univers qui était devenu le sien. Si ce n'était l'accent qu'elle n'arrivait à perdre, elle se sentait pleinement Ecossaise. L'Ecosse, sa terre d'adoption. Son père aurait adoré son nouvel environnement, mais malheureusement, il n'était plus là pour le voir...

Une journée de dur labeur s'achevait. Eli' adorait son boulot, sa petite librairie qu'elle avait monté à la force de ses bras et avec tant de détermination. C'était comme un enfant, on avait envie de le chouchouter, de passer des heures à en prendre soin... C'était ce qu'elle faisait tous les jours, parfois même tous les soirs lorsqu'elle s'occupait de toute la paperasse administrative, et parfois le week-end avec ses cafés littéraires ou ses escapades à Inverness ou Edimbourg à la recherche de nouveauté. Petit à petit, son travail et sa librairie étaient devenu presque toute sa vie. Mais elle ne s'en plaignait pas, bien au contraire, elle aimait sa vie et n'en changerait pour rien au monde.

Eli' servait un dernier client, Mrs MacInnes, une petite vieille dame fort sympathique qui arpentait la petite boutique depuis presque une heure... Eh bien oui, quand on était à la retraite on pouvait se permettre ce genre de petites choses... Son mobile sonna et l'anglaise s'excusa un instant auprès de sa cliente pour répondre. C'était Al' qui l'avertissait qu'elle était en route pour son appartement. L'anglaise sourit et lui demanda de l'attendre, qu'elle se trouvait encore à la librairie, après quoi, elle raccrocha et se mit en quête de faire déguerpir rapidement la petite bonne femme pour pouvoir enfin fermer la boutique. Oui parce que là, l'horaire de fermeture était dépassé depuis bien 40 minutes...

Finalement, consciente de déranger la commerçante, même si elle ne le montrait pas, Mrs MacInnes régla ses achats et quitta la librairie en la saluant amicalement. Eli' referma la porte derrière elle puis fit un brin de ménage. Elle savait qu'Alana l'attendait et ne voulait pas non plus la faire poireauté pendant trois heures...

Le rangement fait, la jeune Wells attrapa son manteau noir et l'enfila, elle récupéra son large sac - que les hommes aiment appeler un sac à barda vue sa grande taille - et ses clefs puis quitta la boutiques en prenant bien soin de fermer derrière elle. N'habitant pas trop loin, elle venait toujours travailler à pied, aujourd'hui ne faisant pas exception à la règle elle se mit en marche pour arriver moins de dix minutes plus tard, devant chez elle. Alana était là, sur un banc, à bouquiner en l'attendant. Un autre de leur point commun, elle se baladaient toutes les deux toujours avec un livre dans leur sac... La preuve qu'un grand sac pouvait servir.

S'approchant, Eli' faisait claquer les talons de ses bottes sur le pavé de la rue. Al' l'avait certainement entendu arrivé depuis un bon moment. Arrivée à a hauteur, elle sourit et replaça une mèche folle derrière son oreille.

"J'ai mis un peu de temps, désolée, mais Mrs MacInnes m'a tenu compagnie pendant une heure et ne semblait plus vouloir me laisser..."

En ce qui la concernait, Alana n’aurait pas voulu embêter Elisa pour tout l’or du monde. Si cette dernière lui avait dit qu’elle ne pouvait pas venir, elle aurait été catastrophée, certes, mais elle aurait fait comme si de rien n’était ! Car si elle adorait taquiner son amie, ou l’asticoter parfois, elle détestait se montrer importune. La question ne s’était pas posée. Mais durant tout le temps qui passa l’heure prévue, Alana eut grand mal à se concentrer sur sa lecture. Si elle était du genre anxieux ? Un peu peut-être. N’importe qui le serait après ce qui était arrivé à sa mère. Et puis elle avait un naturel foncièrement protecteur : c’était son côté affreusement sentimental qui faisait qu’elle pouvait se faire manipuler si facilement et désespérait de réussir à rester fâchée (heureusement que les MacIan étaient là pour lui donner l’illusion d’y arriver : cela faisait du bien à son ego).

Elle relevait donc le nez de son livre toutes les… deux lignes environ, pour guetter l’arrivée d’Eli. Quoi ? C’était sa meilleure amie ! Et on avait beau être dans une petite ville, rien ne disait que ne rôdait pas un psychopathe dans les alentours ! Bon… Parmi tous les visages familiers qui peuplaient leur quotidien, un étranger se ferait un peu remarquer… Mais tout était possible ! Peut-être aurait-elle du aller à sa rencontre ? Alana chassa cette idée bien vite : il fallait qu’elle arrête tout de suite ! Elisa était une grande fille ! Comme pour lui démontrer combien elle avait raison de faire confiance à son amie pour parcourir les rues de leur petite ville sans se faire dépecer ou enlever par des extraterrestres, la jeune libraire arriva sur ces entrefaites.

Ce fut le bruit de ses pas qui lui fit comprendre le premier que son amie arrivait. Elle leva le nez de son livre en réprimant un petit soupir de soulagement mêlée d’un agacement qui lui était entièrement destinée. Voilà ! Elle voyait bien qu’elle n’avait pas de raison de s’inquiéter ! Ne montrant aucun signe des sentiments qui l’agitaient, Alana rangea son livre dans son sac en se levant et sourit largement à la jeune Anglaise.

- Ne t’excuse pas ! Mrs MacInnes perd parfois la notion du temps.

Que c’était gentiment dit ! Mrs MacInnes oubliait parfois tout du monde réel ! Ce n’était pas de sa faute, elle ne perdait pas non plus la tête mais tout le monde la savait un peu distraite. Sans compter qu’elle avait tendance que le monde pouvait bien effort après tant d’années de bons et loyaux services au service de sa communauté ! Elle n’était pas méchante, juste… euh… vous voyez… -_-‘

- Et puis il faut bien faire tourner ta boutique !

Sur ces mots, elle se pencha pour lui faire la bise.

- Tu as passé une bonne journée ?

Elle se sentait déjà mieux. La fatigue d’une journée de travail bien remplie se faisait toujours sentir, mais elle la ressentait plus sainement, plus sereinement. Si Alana avait eu besoin de voir son amie, un besoin maladif, trois secondes passées en sa compagnie et elle se le monde prenait un tour plus coloré. Elle avait retrouvé son enthousiasme et son optimisme habituels. Elle était prête à passer un bon moment avec Elisa.

Aly se leva en la voyant arrivé et lui fit un large sourire tout en rangeant son sac. Eli' haussa un sourcil perplexe quand sa meilleure ami parla de Mrs MacInnes... Perdre la notion du temps? Elle gobait vraiment un truc pareil? Mrs MacInnes ne perdait jamais le nord, mais la plupart la croyait vraiment distraite. Pour sa part, elle penchait plus pour l'hypothèse de la grand-mère qui fait tourner le monde en bourrique et qui cherche surtout de la compagnie... Preuve en était, les livres qu'elle avait acheté et qu'elle ne lirait probablement jamais. "L'Internet pour les nuls", "Les hommes viennent de Mars, les femmes de Venus" et surtout "Comment séduire une femme en dix leçons?". A moins qu'elle ait aussi besoin de changer de lunettes... C'était pourtant pas fautes de lui avoir demandé dix fois "Vous êtes sûre de vouloir prendre ces livres?".

Alana se pencha vers elle - elle était plus grande - et lui fit la bise en la questionnant sur sa journée. Elisa sourit doucement à son amie et se mit à fouiller son sac à la recherche de ses clefs.

"Plutôt bonne, comme toujours. Plus le temps passe et plus j'adore mon job. Et toi, bonne journée?"

Peut-être pas la meilleure, elle avait beau le cacher ça n'était certainement pas pour rien qu'elle avait voulu passer avant même de rentrer chez elle. Il n'était pas rare qu'elles passent la soirée ensemble chez Eli', mais en général Alana prenait le temps de rentrer d'abord pour se mettre à l'aise, voir son père et son frère, etc... Là, vu sa tenue, elle devait venir directement du boulot.

Eli' prit la direction de la résidence, faisant signe à Aly de la suivre. Elles seraient bien mieux à l'intérieur. On avait beau être fin août, le soir commençait à tomber et l'air se rafraîchissait déjà... Arrivée devant la porte, elle glissa la clé dans la serrure et celle-ci se déverrouilla avec un déclic. Il y avait peu d'habitants dans la résidence, il n'y avait que six appartements, et la plupart des résidents étaient des jeunes comme elles, son voisin de palier, Ethan, avait d'ailleurs 25 ans...

Suivie d'Alana, Eli' s'engouffra dans le hall et s'engagea dans la cage d'escalier. Le bâtiment n'était pas très ancien, mais n'avait pas d'ascenseur. Mais bon, l'anglaise vivait au dernier étage certes mais il n'y en avait que deux ça n'était pas vraiment la mort... Elle jeta un coup d'oeil par dessus son épaule et sourit à son amie qui la suivait toujours.

Arrivée sur son palier elle déverrouilla sa porte puis s'engouffra dans son appartement. Elle retira son manteau avec un soupir de bien être et en souriant toujours.

"Fais comme chez toi... Enfin, comme d'habitude..."

La brune retira ses chaussures et s'engouffra dans l'appartement après s'être débarrassé de ses clefs dans le vide poche et avoir posé son sac aux pieds du porte manteau. L'appartement était plutôt vaste et clair, elle l'avait aménagé de façon à optimiser l'espace.

"Tu veux boire quelque chose? Tu as faim?"

Une fois de plus, cela prouvait s’il en était encore besoin qu’Alana gardait une vision quelque peu altérée de son petit univers familier. Jamais elle n’aurait pu imaginer la vraie nature de Mrs MacInnes ! C’était ça d’être une fille du cru, de n’avoir jamais vraiment quitté le giron familial, pas même pendant ces études où elle rentrait presque tous les week-ends. Mais la question ne se posa pas, Eli ne détruisant pas ses illusions.

Un petit soupir de regret lui échappa. S’agissait-il réellement de regret ? Après tout elle aimait sincèrement son travail… Non, il s’agissait plutôt d’une sorte de lassitude… Ca lui passerait avant que ça ne la reprenne pour l’heure, elle enviait dangereusement son amie. C’est pourquoi à la question de son amie pour savoir si elle avait passé une bonne journée, Al éluda d’un sommaire :

- Oui, oui…

Nul n’était besoin de mentionné les aléas des communications internationales, la partie de cache-cache au bureau marketing pour récupérer de la documentation sans risquer de tomber sur lui, le coup de téléphone à son père pour lui dire qu’il restait du gratin qu’il n’avait qu’à faire réchauffer… C’était quand même pathétique : ils vivaient ensemble, travaillaient au même endroit et elle en était réduite à lui laisser des messages sur sa boîte vocale ! Suivant Eli vers son logement et elle explicita un peu, histoire de ne pas trop laisser transparaître ses sentiments au risque d’inquiéter son amie.

- Journée tranquille… Un dossier pour demain, Nancy qui m’a raconté ses malheurs, pas une seule déclaration d'amour de la journée… La routine quoi !

Discours appuyé d’un sourire à la nonchalance étudiée pour confirmer que la journée avait été bonne sans plus. Prétendre que sa journée avait été excellente aurait paru suspect, trop pour que ce soit même envisageable. Le fait qu’elle soit venue directement du travail risquait de mettre la puce à l’oreille d’Eli raison pour laquelle elle ne s’attarda pas sur le sujet. Tout en montant les escaliers, elle divergea :

- Je comptais justement sur toi pour me parler des nouveautés ! Comme si moi, qui fais la navette entre chez moi et le bureau je pouvais savoir ce qui se passe ! Raconte-moi la vie, toi qui vois du monde pendant la journée !

Ceci dit sur le ton de la plaisanterie bien sûr ! Et puis quoi encore ? Laisser comprendre que son travail n’était pas si épanouissant qu’elle aurait pu le rêver ; que la tension qui y régnait tendait douloureusement les muscles de ses épaules et manquait un peu plus chaque semaine de lui faire aborder le week-end avec une migraine de compétition. Heureusement qu’elle pouvait compter sur sa solide volonté pour faire abstraction de ce qui l’embêtait –comprenez : les MacIan- quand elle le pouvait –comprenez : quand ils gardaient leur nez en dehors de ses affaires. Le temps de monter les escaliers, Alana avait bien sûr veillé à ne pas parler trop fort. En effet, Alana avait gardé de son expérience de vie en communauté, un souci de ne pas déranger les autres. Et encore : elle savait que les voisins avaient une moyenne d’âge de 25 ans ! Eussent-ils été plus âgés qu’elle aurait poussé le scrupule jusqu’à retirer ses escarpins dès l’entrée en bas pour être certaine que leur cliquetis ne troublerait pas le silence de la cage d’escalier.

Mais la question ne se posait pas. Alana suivit Eli dans son nid avec un sourire qui s’élargissait à mesure qu’elle sentait la tension retomber un peu plus.

- Merci, répondit-elle simplement quand son amie l’invita à se mettre à son aise.

Elles se connaissaient suffisamment pour avoir fait leur la formule « mi casa es su casa ». Alana ne se fit pas prier : elle accrocha sa veste dans l’entrée et ôta ses chaussures pour les placer bien rangée à côté de la porte. Sans plus de scrupules elle répondit avec une mimique exagérément désespérée :

- Mon royaume pour une tasse de thé !!

Puis, reprenant son expression habituelle, elle ajouta poliment :

- S’il te plaît.

Elisa écouta la jeune femme lui parler de sa journée pour le moins passionnante. Cependant, elle ne chercha pas à en savoir plus, si Alana avait voulu en parler, elle l'aurait déjà fait et n'aurait pas eu recours à ce trait d'humour pour survoler sa journée. Lorsqu'elle lui demanda de lui parler des dernières nouvelles du "monde extérieur", l'anglaise ne pu s'empêcher de rire doucement.

"Oh crois-moi, une librairie n'est pas le meilleur endroit pour avoir les dernières nouvelles, ce n'est pas vraiment un lieu propice aux discussions animées. Si je vois du monde, je n'entends pas grand chose. Pour les nouvelles et les infos croustillantes, adresses-toi plutôt à ta belle-soeur!"

Sàra Dunn, la petite amie de Brian, était bien connue dans la petite ville pour toujours savoir tout sur tout le monde... Ou presque. C'est que travailler dans un bar, ça aide! Quelques verres de whisky et les plus réticents à parler devenaient des moulins à paroles qui s'épanchaient souvent sur leurs malheurs - ou ceux des autres - et Sàra prêtait toujours une oreille attentive à ses clients...

Alors qu'Eli avait déjà disparue au coin elle entendit la voix d'Alana teintée d'une point dramatique lui demander une tasse de thé ce qui la fit sourire, puis finalement éclater de rire alors qu'elle ajoutait un "s'il te plait" poli.

"Ce sera prêt dans cinq minutes! Installes-toi au salon, je t'y rejoins."

Sitôt dit, elle entra dans sa petite cuisine et mit de l'eau à chauffer dans une bouilloire tout en préparant une théière avec des feuilles de thé. Et oui, on est anglaise ou on ne l'est pas! Pour Eli, rien ne valait le thé en vrac qu'elle achetait dans une boutique spécialisée à Inverness. Rien à voir avec les sachets de thé qu'on trouvait à l'épicerie du coin.

L'eau prête, elle la versa dans la théière qu'elle plaça sur un plateau avec deux mugs et un sucrier. L'heure du thé était passée depuis longtemps mais qu'importe! L'anglaise apporta le tout au salon, déposant le plateau sur la table basse. Laissant infuser encore quelques temps, elle prit place confortablement sur son canapé puis fixa son regard sur Aly.

"Alors? Que me vaut ta visite? Pas que tu ne passes pas quand tu veux! C'est juste que d'ordinaire ce n'est pas si tôt... Tu dînes avec moi?"

Un peu de compagnie ne serait pas de refus, mais elle avait peut-être déjà dis à son père qu'elle dînait à la maison...

[Bouh, c'est nul >_<]