Pas ennuyée juste fatiguée !!! >Douglas<

Dès lors que Mòrag avait terminé de présenter brièvement son dernier partenaire, elle entendit le bruit que créa la légère accélération du cheval de Doug. Très vite, il fut à sa hauteur. Elle remarqua immédiatement l’air grave qui ciselait son visage. Pendant un bref moment, elle eut comme peur qu’elle ait dit quelque chose de mal. Elle avait beau avoir 29 ans, elle restait la petite sœur et surtout la seule fille de la famille. Elle n’était donc jamais pas à l’abri d’un petit sermon. Mais il n’en fut rien, à son grand soulagement. Douglas ironisa sur la nationalité de sa dernière conquête et qu’il lui adressa un malin d’œil. Effaçant totalement le très léger doute qui s’était installé en elle, un sourire complice se dessina sur ses lèvres. Elle continua alors sur la lancé de son frère sans penser une seule seconde à démentir ses propos pour le réconforter :

- Que veux-tu ! Un peu de douceur, ça me fait jamais de mal !

Comme l’avait souhaitez Mòrag, la conversation se porta sur sa dernière conquête à lui ou plutôt ses dernières comme il le précisa Douglas. À cette annonce, Mòrag afficha un sourire fourbe :

- À vrai dire ce qui me surprend c’est que cela ne me surprenne pas …

Son frère se lança alors la narration amusante de ses deux prétendantes. Mòrag riait volontiers en s’imaginant les deux femmes qui lui rendraient la vie infernale. Il avait le don pour se mettre dans des situations hallucinantes ! Sur un ton qui s’approchait du désespoir, il lui demandait conseil pour quitter la plus problématique des deux. Après avoir fait mine de réfléchir intensément, elle décréta :

- Hum, si elle est si angoissée que ça, c’est sûrement qu’elle pense que tu es l’homme de sa vie. Et dans ce cas, je doute qu’elle te laissera pas partir comme ça. Je parierai même qu’elle serait prête à partir avec toi. Agis comme un homme ! Sois le plus insupportable possible, le plus désagréable, le plus agaçant, le plus distant…. ! elle finira bien pas en avoir marre de te voir.

Son conseil plus ou moins efficace donné, elle fixa l’horizon. Elle pensa alors qu’elle n’avait jamais était un tel fardeau pour un homme. Enfin pas qu’elle le sache. Ses histoires ne duraient jamais très longtemps et elle ne s’accrochait jamais à l’homme au point d’en devenir jalouse et de finir par douter d’elle-même. Peut-être tout simplement parce qu’elle n’était jamais vraiment amoureuse. Elle s’étonna de sa propre réflexion et chercha à se rassurer auprès de son frère.

- Dis Doug, tu es déjà tombé amoureux d’une fille au point d’en être obsédé ?

Mòrag s’amusa à observer son frère apparemment en pleine réflexion. Elle se l’imaginait se conduire de façon insupportable comme elle l’avait suggérée. Lui de nature si séducteur, elle n’avait pas eu souvent l’occasion de le voir tenir des propos désagréable, avoir un comportement exaspérant. Elle donnerait tout ce qu’elle avait pour voir un tel spectacle. Bien évident en simple spectatrice, il était inimaginable pour Mòrag qu’il se comporte avec sa sœur ainsi !

Doug semblait, tout comme elle, enjoué de ce jeu de composition à réaliser et lui certifiait la tenir informé de l’évolution de chose. Persuadée, de ce qu’elle avançait, elle lui ajouta :

- Ça marche avec toutes les femmes, crois-moi !

C’est ensuite qu’elle en vint à sa réflexion sur sa situation amoureuse, enfin plutôt sur son absence de situation amoureuse. Agissait-elle bizarrement en n’ayant jamais été attaché à un homme. Est-ce qu’un jour, elle serait prête à tout abandonner pour un seul être… Elle n’en été pas si sure. Il ne semblait pas être si facile que ça de réponse pour Doug non plus, puisque il peina à répondre immédiatement.. Puis il avoua alors à sa sœur qu’une femme accaparait son esprit. Il n’en fallut pas plus pour éveiller la curiosité de la jeune MacIan. Lui qui bonifiait tant les avantages du célibat, avouait éprouver une légère obsession pour quelqu’un. Il compara même l’événement à son histoire avec Emily. Même si elle était encore trop jeune pour comprendre les sentiments amoureux à l’époque, Mòrag savait parfaitement que cette jeune Emily avait été l’amour de jeunesse de Doug, qu’elle lui avait brisé le cœur et que depuis cette période, il n’avait jamais plus voulu de relations sérieuses. Et si, aujourd’hui il rapprochait cette histoire à son obsession actuelle c’est que ce n’était sûrement pas passager. Bien sûr, comme n’importe qui elle aurait voulu en savoir plus sur cette femme, mais il la devança en lui demandant pourquoi elle pensait à cela.

Honnêtement, elle n’aurait pas pu répondre. Bien qu’elle était pleinement satisfaite de sa vie actuelle, il lui arrivait parfois de réfléchir sur sa vie, sur ce qu’elle avait fait jusqu’à présent. Et quand elle entendant parler ses amies raconter à quel point elle était dépendante de leur hommes, elle se demandait si elle était « normal », si cela pouvait encore lui arriver.

- À vrai dire, je sais pas trop. C’est juste que …

Mòrag ne put terminer sa phrase. Effrayée par un envol soudain d’oiseau, sa jument s’agita et se cabra. Probablement grâce aux nombreuse années d’équitation derrière elle, elle réussit à s’agripper à la scelle et aux rennes du mieux qu’elle put et ainsi évita la chute. Par des caresses et des chuchotements, elle calma sa jument tout en regardant tout autour d’elle. Elle cherchait la cause de la frayeur des animaux. Mais elle ne voyait rien. Tout lui semblait normal.